Poètes :

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Dernière inspiration

Premiers baisers

Serge Noel,  le 05.11.2016


nids d'oiseaux perdus dans les amandiers
que n'ai-je d'amour plus souvent mendié
des songes absurdes naissent les rêveurs
et la nuit s'éteint quand il est cinq heures

ici tant d'étoiles se sont donné
rendez-vous pour boire au vin des baisers
les amants y ont cru abandonnés
dans le matin quand il faut se raser

ô nuits sans alcool que d'ivresses lentes
j'ai connues depuis l'âge de rêver
ô nuits où la vie comme un feu me tente
où mon corps est un jour enfin levé

dans le ciel bleui les nuages burent
le sang âcre des aubes apparues
ainsi fou d'ennui par les nuits qui durent
je cours en chantant au milieu des rues

et nous aurons eu tant d'aveux nouveaux
nous aurons aimé tant d'amis ailés
au fond des forêts le long des ruisseaux
dans les près brûlaient nos amours d'été

je ne me souviens plus de son prénom
il avait des yeux de braise et de temps
sa peau avait la couleur d'une nuit sans nom
j'aimais m'oublier dans ses mots absents

nous étions à l'âge des premiers frissons
la campagne était rouge et jaune d'or
je revois encore dans le frais cresson
son corps couché qui s'énonce et s'endort

il était métis et je me suis tu
quand il a quitté notre rive douce
le silence a tord à toi et à  tu
les rêves sont morts sous les nuées rousses

c'était à l'été des oiseaux qui dansent
mon premier amant de soie et d'espoir
mon premier amour de plomb d'encre dense
j'ai tant cru en toi sans oser y croire

quand je t'ai revu des années plus tard
nous n'avons pas même croisé nos regards
mais je me souviens de tes mains d'eau brune
et je me souviens de ton corps de lune

souvent j'ai cherché dans d'autres ivresses
sur d'autres figures les traits les caresses
les regards rougis de mon bel amant
prunelle sucrée faite de tendresse
bouche sombre où vient l'âme doucement

j'ai bu jusqu'aux heures blanches et livides
l'alcool du regret et les grands lits vides
ont fait de moi ce pauvre homme égaré
dans la nuit revient la chanson humide
des premiers baisers des corps au carré

de ma chair j'aurai extrait quelques vers
comme ces cailloux sortis de la terre
voilà  qu'on les taille voilà  qu'apparait
la lumière bleue diamantifère
dans quoi se mirer où se perdre après

les chemins ombreux et voilés des songes
après les serments qui semblaient mensonge
et nous aurons dit dans un phrasé noir
les mots qu'en soupir le jour qui s'allonge
change en flammèches dans l'anse du soir

et je nous revois dans la paille chaude
le bruit des feuillages au dehors qui rôde
je revois tremblant de désir et d'ambre
nos mains enlacées dans les suées hautes
sous le grand ciel qui nous servait de chambre

enfants et heureux nous aurions pu vivre
si la vie n'était cette putain ivre
cette vieille ordure toujours qui sépare
les amants liés comme dans les livres
et qui se déchirent sur le quai des gares

je porte dans moi depuis tout ce temps
le pur souvenir de notre rencontre
comme une migraine un vieux mal de dent
comme une heure glacée au cadran des montres
comme un homme seul toujours qui attend

nous qui marchions sur les traces du vent
amants comme mûres tôt cueillies les doigts
teints de rouge sang enfants beaux enfants
je sais depuis lors ce que je te dois
je le sais j'en rêve souvent si souvent

dans la nuit quand vient l'heure de sombrer
les yeux clos malgré l'aube nue je fouille
dans mes souvenirs à la fenêtre et
je nous vois frémir la main sur les couilles
le corps exultant le coeur effaré

c'est ainsi qu'est née l'intime légende
des garçons amants qui se sont perdus
dans la nuit quand vient l'heure de se pendre
aux étoiles pâles aux étoiles tendres
j'entre dans moi-même j'en ressors pour rendre
au premier amour de ma vie son dé

 

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